Éviter les répétitions

 Comment éviter les répétitions dans un texte


Éviter les répétitions

Sommaires 

1- Introduction 

2- La répétition volontaire : un procédé de style 

3- Répétitions utiles et répétitions maladroites

4- L'emploi d'un synonymes 

5- L'emploi d'une périphrase

6- L'emploi d'un antonyme

7- L'ellipse

8- La mise en apposition 

9- La reprise par un pronom 

10- L'emploi de l'adjectif possessif

11- Les équivalents de la subordonnée relative 

1- Introduction

Le langage oral utilise souvent la répétition de façon à mieux faire passer un message. Certaines formulations employées oralement
ne s'utilisent pas dans la langue écrite : une plus grande rigueur est nécessaire dans la recherche de l'expression.

2- La répétition volontaire : un procédé de style

La répétition de mots semblables ou visiblement apparentés peut permettre à l'auteur de produire un effet d'insistance, ou de traduire une obsession (dans l'exemple suivant, celle de la narratrice pour un personnage dont elle est jalouse):

[...] l'incontestée petite Bouilloux nous désarmait. Quand ma mère la
rencontrait dans la rue, elle arrêtait la petite Bouilloux et se penchait
sur elle.
[...] Elle touchait [...] la joue transparente et rose de la petite Bouilloux,
[...] et laissait partir l'enfant [...] en soupirant:
- C'est prodigieux !...
Quelques années passèrent, ajoutant des grâces à la petite Bouilloux.

(Colette, « La Petite Bouilloux », La Maison de Claudine)

3- Répétitions utiles et répétitions maladroites

■ Certaines répétitions sont inévitables quand on a besoin de mots précis dont il n'existe pas de synonymes. Il n'est pas non plus choquant de voir répétés dans une phrase des « mots-outils » comme les articles, les pronoms personnels, les prépositions courantes (à, de) ou les auxiliaires verbaux (être, avoir), encore qu'on doive tâcher d'éviter les reprises les plus flagrantes: 
Tu auras à écrire à Mamie à Noël → Tu devras écrire à Mamie pour Noël.

■ Mais la répétition commise par négligence constitue une faute voyante.
Différents moyens permettent d'alléger la phrase de ses répétitions.

4- L'emploi d'un synonyme

■ Il est souvent possible de remplacer un mot par un de ses synonymes,
à condition que celui-ci soit exact.

Le synonyme d'un mot est un terme ou une périphrase (groupe de mots)

de même nature et de même sens dans un contexte donné :
un travail facile → un travail aisé (adjectifs qualificatifs);
répondre facilement répondre aisément (adverbes);

ATTENTION
Comme la plupart des mots ont plusieurs sens, deux termes sont rarement interchangeables dans tous leurs emplois : ainsi, l'adjectif facile ne peut être remplacé par aisé dans l'expression un enfant facile, mais par d'autres termes comme docile, obéissant ou peu exigeant; le dictionnaire
donne à cet égard des indications précises.
Deux mots apparemment synonymes comportent des nuances concernant
- le registre de langue : aisé appartient à un niveau plus soutenu que facile; on évitera de mélanger dans un texte des mots appartenant à des registres trop éloignés ;
- l'intention: le mot « bande» (une bande de jeunes), est péjoratif, il exprime une critique absente du mot << groupe »> ;
- le degré de précision : le nom enseignant est plus général qu'instituteur. Les deux termes ne sont pas nécessairement interchangeables.

5- L'emploi d'une périphrase

■ Quand un mot, par exemple un nom propre, ne comporte pas de synonyme, on peut employer à sa place une périphrase, c'est-à-dire une expression qui le qualifie, ou en donne une définition :
la Terre → la planète bleue, notre planète;
Molière 
 l'auteur du Misanthrope;
Rome→la capitale de l'Italie, la Ville éternelle.

6- L'emploi d'un antonyme

L'antonyme est un mot dont le sens s'oppose à celui d'un autre ; seuls
peuvent donc posséder un antonyme les termes faisant référence à un extrême : chaud a pour antonyme froid, brûlant a pour antonyme glacé; tiède n'a pas d'antonyme s'il signifie « ni très chaud ni très froid », mais dans une réaction tiède son contraire est passionné.

■ Un mot qui a plusieurs sens comporte plusieurs antonymes :
une mer calme + une mer agitée, déchaînée, houleuse;
un temps calme un temps orageux, instable;
une rue calme une rue passante, bruyante;
un caractère calme + un caractère bouillant, impulsif...

Au lieu d'un synonyme, on peut employer, à la place d'un verbe, d'un adverbe ou d'un adjectif qualificatif, son antonyme (de préférence d'une famille de mots différente) accompagné d'une expression indiquant la négation ou la restriction :
Ce commerçant est désagréable → (très) peu aimable;
travailler à contrecœur sans enthousiasme;
Nous nous ennuyons → Nous sommes loin de nous amuser.
Ce procédé d'expression doit toutefois être utilisé prudemment, car il constitue une figure de style (la litote) et procure donc un effet particulier (d'insistance, d'ironie, etc.).

7- L'ellipse

■ On peut aussi éviter la répétition de mots inutiles (car déjà exprimés précédemment) en en faisant l'ellipse (en les sous entendant) [dans les exemples, les mots dont on fait l'ellipse sont notés entre crochets]:
Il paraissait que sa mort avait été violente et [que] son agonie [avait été] terrible.
                                                    (Prosper Mérimée, La Vénus d'Ille)

Les enfants voulaient voir le lac. Quand nous sommes arrivés au bord [du lac], des canards se sont approchés [de nous].

8- La mise en apposition

■ Pour éviter la répétition du verbe être, on peut mettre en apposition
l'adjectif ou le nom attribut du sujet :
M. X était absent de son domicile, il était encore au travail
→ M. X, encore au travail, était absent de son domicile.

9- La reprise par un pronom

Le groupe nominal ou l'un de ses équivalents (verbe à l'infinitif, propo-
sition subordonnée) peut être remplacé par un pronom à condition que
celui-ci ne soit pas trop éloigné du groupe remplacé, que l'on doit identifier
sans ambiguïté possible. Généralement, ce pronom est placé après le groupe qu'il remplace, il le reprend :

Je voulais parler, mais je ne parvenais pas à parler
Je voulais parler, mais je n'y (pronom adverbial) parvenais pas.

Je préfère son quartier à notre quartier
Je préfère son quartier au nôtre (pronom possessif);

Il y avait deux routes. Quelle route fallait-il prendre ?
 Il y avait deux routes, laquelle (pronom interrogatif) fallait-il prendre ?

REMARQUES

1. Le pronom peut aussi annoncer le groupe qu'il remplace, ce qui permet de varier les tournures :
Je n'avais pas vu Jeanne depuis longtemps, mais Jeanne n'a pas changé
→ Je ne l' (pronom personnel) avais pas vue depuis longtemps, mais Jeanne...

2. L'emploi de pronoms démonstratifs peut permettre de lever une ambiguïté; de deux noms consécutifs, le dernier cité peut être remplacé par ce dernier (cette dernière) ou celui-ci (celle-ci), le premier cité (le plus éloigné
dans la phrase) par le premier (la première) ou celui-là (celle-là):
J'ai bavardé avec Marie et Lise, cette dernière/celle-ci (= Lise) est en sixième, la première/celle-là (= Marie) en cinquième.

3. Sans qu'il y ait toujours une exacte équivalence de sens, les groupes nominaux peuvent être repris par des pronoms indéfinis: Les enfants ont organisé une fête. Chacun [= chaque enfant, mais aussi peut-être des adultes] a participé de bon cœur aux préparatifs, personne/nul n'a refusé de l'aide.

ATTENTION Le pronom indéfini autrui a un sens vague et signifie « un autre homme (en général), un autre humain » : Il n'est pas charitable de se moquer d'autrui.

4. Un pronom personnel peut aussi éviter la répétition d'un adjectif qualificatif :
Pierre est fort en anglais mais ne l'est pas en allemand.

10- L'emploi de l'adjectif possessif

L'adjectif possessif permet de remplacer un groupe nominal complément de détermination :
J'ai renoncé à cette émission : l'horaire de cette émission était trop tardif
son horaire était trop tardif.


REMARQUE On peut aussi remplacer le complément de détermination par le pronom en, s'il s'agit d'une chose :

Je tâte votre habit; l'étoffe en est moelleuse.
                                              (Molière, Tartuffe, Acte III, scène 3)

11- Les équivalents de la subordonnée relative

■ Il est assez facile de supprimer une proposition subordonnée relative afin d'éviter la répétition du pronom qui :

Il existe des plats préparés qui rendent service à ceux qui manquent de temps  aux gens manquant de temps/aux gens pressés.

ATTENTION Le pronom démonstratif celui, ceux, celle(s) ne peut pas
être suivi d'un participe ni d'un adjectif: on ne peut donc écrire *ceux
manquant... ni *ceux pressés

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